Pose et décoration de la voie


La pose des voies commence par le représentation du ballast avec un liège de 4 mm d'épaisseur. Ce liège, vendu en rouleaux de 8 m x 50 cm, est découpé en bandes de 25 mm de large avec un côté à 45° et l'autre à 90°. Pour effectuer cette opération de découpe répétitive, je me suis fabriqué un appareil décrit sur la page Outillage / Découpe du liège. Deux bandelettes sont collées de part et d'autre de l'axe de la voie avec la partie à 45° vers l'extérieur. J'utilise, pour cette opération, la colle néoprène Rectavit 100 en cartouches . Notez les punaises multicolores qui maintiennent le liège en place durant le séchage de la colle.

Après la pose du ballast, il faut pré-former les coupons de rails suivant le tracé du réseau. J'utilise des rails flexibles ROCO ou TILLIG en Ho code 83. Pour le pré-formage, tous les rails sont démontés avec une "planche à clous" visible ici. *Ho et code 83 sont définis dans les normes éditées par le MOROP (voir liens)

Mise en place des fils de rail pour mesurer l'emplacement des courbes à effectuer.

La découpe des fils de rails s"effectue à laide d'une pince coupante XURON 2175 spécifique à cet effet. Vous trouverez cette pince chez votre détaillant préféré en modélisme. (voir Liens) Cet outil permet une coupe précise et sans bavures. Toutefois, pour faciliter le remontage des rails, je pratique un léger ébavurages à la lime "serrurier".

Voici le cintrage des fils de rail à l'aide d'un appareil "maison". Cet appareil est décrit en détails sur la page Outillage / Cintreuse pour rails.

Remontage des rails après l'opération de cintrage.

Vous voyez ici, deux coupons de rails pré-formés non collés. Notez le parfait alignement de ces rails avec le tracé défini par le liège. Cette technique permet d'éviter les contraintes mécaniques aux éclisses dues à la flexibilité de ce type de rails. éclisse : petite pièce en inox (ou autre) qui sert à l'emboîtement des extrémités de rail.

Chaque coupon de rail est équipé de deux fils d'alimentation AWG 22. Ces deux fils seront connectés à un bus d'alimentation sous la table. Ce bus est composé de 2 fils monobrins de 1,5 mm² torsadé. Toutes les connections sont soudées. AWG 22 ou American Wire Gauge est une expression de la section des fils électriques. (AWG22 = 0.34 mm²) Pour en savoir plus sur les AWG ou sur le câblage du réseau, visitez la page Technique / Câblage

Préparation d'un aiguillage, notez les deux fils d'alimentation (blanc - bleu) et l'alimentation de la pointe de coeur (vert). Pour en savoir plus sur le câblage de la pointe de coeur, visitez la page Technique / Câblage

Voici l'aiguille du moteur qui commandera le mouvement de l'aiguillage. Notez le petit morceau de papier kraft qui protège le trou de traversée de l'aiguille. Cela évitera que les petits cailloux du ballast ne viennent bloquer l'aiguille lors du ballastage. Ce papier kraft sera peint en gris (la couleur du ballast).

Vue sous la table du moteur et son renvoi de mouvement. Notez le "S" sur la tige métallique qui sert à absorber les différences de débattement entre moteur et aiguillage. La petite pièce en croix qui sert au renvoi du mouvement est disponible chez les détaillants en aéromodélisme.

Collage d'un coupon de voie à la Rectavit 100. Notez les blocs métalliques bleus qui servent de poids pour maintenir les rails en place durant le séchage de la colle. Ces blocs sont débités à partir d'une barre d'acier de 40 x40 mm sur 20 cm de long. Chaque bloc pèse +/- 2Kg. J'ai collé à leur base une pièce en caoutchouc qui évite de griffer les rails. L'idée de ces blocs en acier m'a été inspirée par Jacques Le Plat. (voir liens)

Voici l'opération la plus fastidieuse : la peinture des fils de rail. Afin de donner une apparence "rouille" aux voies, j'applique une peinture HUMBROL 113 "Rust" sur les 2 faces de chaque rail ainsi que sur les platines de fixation et les tire-fonds.

Durant l'opération de peinture, il faut continuellement nettoyer le dessus des rails pour éviter, ultérieurement, les mauvais contacts électriques. Si, malencontreusement, vous laissez sécher la peinture sur le dessus des rails, ceux-ci peuvent être nettoyés à l'acétone ou au MEC. MEC = Méthyl Ethyl Cétone ( ou Kétone)

Après séchage de la peinture, je dépose à sec le ballast sur les voies ainsi préparées. Dans ce cas, j'utilise le ballast GPP B021. Je procède ainsi par étapes successives longues de 50 à 60 cm.

Il faut maintenant étaler le ballast de manière à couvrir le liège jusqu'à la hauteur des traverses. Pour ce faire, j'utilise une brosse ronde à poils durs de diamètre 15 mm.

A l'aide d'un fin pinceau, j'enlève des derniers cailloux qui restent sur les traverses. Il faut absolument éviter qu'il reste des cailloux coincés sur les platines et tire-fonds des rails sous peine de déraillement.

Après quoi, je vaporise un "mouillant" sur le ballast ainsi posé. Ce mouillant peut être de l'eau avec quelques gouttes de savon vaisselle (+/- 10 gouttes par 1/2 litre d'eau) ou de l'isopropanol. Ce mouillant va permettre à la colle de pénétrer par capillarité dans le ballast. Si vous oubliez cette étape, vous risquez de voir votre beau ballast se mettre "en boule" autour de vos gouttes de colle.

L'opération de collage s'opère à l'aide de seringue, ou récipient compte goutte, etc . . . La colle se composera du mélange bien connu des modélistes : 50 % eau 50 % colle blanche Quelques gouttes de savon vaisselle. Puis 2 à 4 heures de séchage minimum suivant le type de colle blanche (rapide ou non).

Après séchage, une patine donnera un aspect "grisonnant" aux traverses et éclaircira la surface du ballast. J'opère cette patine en "dry brusch" à l'aide de gouache Talens 718 "gris chaud". Pour plus d'informations sur le "Dry Brusch" et autres techniques de patine, consultez les superbes ouvrages sur le décor du train miniature définis à la page Bibliographie.

Voici le résultat de l'opération. Notez la traverse de commande de l'aiguillage, il n'y a pas de ballast à cet endroit et on y voit donc apparaître le liège. Voici l'intérêt d'avoir peint en gris cette partie du liège. (voir plus haut)

Depuis novembre 2013, j'ai quelque peu amélioré la technique de ballastage par la fabrication et l'utilisation d'une "ballasteuse" connectée à un aspirateur. Cela me permet un énorme gain de temps tout en préservant la qualité du travail. Voyez la page Aspirateur pour ballast et cendrées. Les opérations de "mouillage", collage, peinture et patine restent inchangées.